Qu'est ce que c'est ?
C’est l’une des techniques chirurgicales utilisée pour la rupture traumatique du tendon d’Achille. Il s’agit d’une interruption totale du tendon d’Achille, survenant en générale à la pratique sportive. Celle-ci entraîne une douleur brutale au niveau du tendon avec un bruit de craquement. La marche reste en général possible mais la puissance du mollet est perdue avec l’impossibilité de marcher sur la pointe des pieds.
En accord avec votre chirurgien et selon la balance bénéfice-risque il vous a été proposé une suture du tendon d’Achille. Il va de soi que votre chirurgien pourra le cas échéant en fonction des découvertes per opératoires ou d’une difficulté rencontrée, procéder à une autre technique jugée par lui plus profitable à votre cas spécifique.
Avant le traitement
Un bilan d’imagerie peut être demandé par votre chirurgien mais le diagnostic en demeure clinique.
Quel traitement ?
L’intervention chirurgicale est réalisé en semi-urgence, elle dure entre 30 et 60 minutes. Elle est réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale. Le chirurgien peut inciser en regard de la rupture pour réalisé une suture directe du tendon ou réaliser un rapprochement des deux morceaux du tendon en per-cutané avec éventuellement le système de réparation laissé apparent sur la peau.
Et après ?
L’hospitalisation est ambulatoire ou peut justifier une hospitalisation. La cheville est immobilisée par une botte en équin (pied vers le bas) pendant 15 jours à trois semaines, puis cheville à 90° pendant encore trois semaines. Pendant la période d’immobilisation, l’appui est en général proscrit. La surveillance ultérieure des pansements, la couverture anti douleurs et le traitement anti-phlébite, ainsi que les rendez-vous de contrôle vous seront indiqués au cas par cas par votre chirurgien.
Complications ?
Elles sont rares :
- La phlébite est favorisée par l’immobilisation, elle nécessite un traitement pendant la durée de celle-ci. La cicatrisation est parfois difficile à obtenir avec des risques de désunion et de nécrose. L’infection profonde est exceptionnelle. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection, de phlébite et de troubles cicatriciels.
- L’algodystrophie : phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris, elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles. Une atteinte nerveuse d’un des nerfs de la partie postérieure de la jambe (pris dans un tissu fibreux cicatriciel ou exceptionnellement section de celui-ci) est exceptionnelle. Par contre une sensation moindre sur cette partie peut survenir pendant une période transitoire. Pendant une période de trois à six mois, la cicatrisation du tendon reste fragile et des ruptures itératives peuvent survenir, y compris en l’absence de traumatisme.
La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté.
Les résultats à espérer
La suture du tendon d’Achille permet de récupérer une fonction normale du tendon et du muscle du mollet. Par contre, le volume du tendon reste toujours augmenté et le volume du mollet ainsi que sa puissance peuvent restés diminués.
En résumé
La suture du tendon d’Achille et une intervention justifiée devant une rupture traumatique complète. Le geste chirurgical est bien codifié et les résultats sont en général excellents, avec la récupération d’une résistance normale du tendon d’Achille.