Qu'est ce que c'est ?
C’est l’une des techniques chirurgicales utilisées pour traiter les atteintes métatarso-phalangiennes dans les cas de destructions articulaires majeures (autre que celle du gros orteil).
En accord avec votre chirurgien et selon la balance bénéfice-risque il vous a été proposé une prothèse métatarso-phalangienne latérale. Il va de soi que votre chirurgien pourra le cas échéant en fonction des découvertes per opératoires ou d’une difficulté rencontrée, procéder à une autre technique jugée par lui plus profitable à votre cas spécifique.
Avant le traitement
Un bilan d’imagerie peut être demandé par votre chirurgien avec une radiographie et parfois d’autres examens, mais le diagnostic en demeure clinique.
Quel traitement ?
L’intervention chirurgicale est le plus souvent réalisée sous anesthésie locorégionale. Elle dure environ 30 à 60 minutes. Le chirurgien réalise une ou plusieurs incisions dorsales. Elle consiste en l’ablation de la tête métatarsienne, qui est remplacée par une prothèse en silicone après avoir préparé son emplacement dans le métatarsien et la première phalange de l’orteil.
Et après ?
L’hospitalisation est ambulatoire ou peut justifier une hospitalisation. La mobilisation des orteils est immédiate. La surveillance ultérieure des pansements, la couverture anti douleurs et anti-phlébite ainsi que les rendez-vous de contrôle vous seront indiqués au cas par cas par votre chirurgien. Le port d’une orthèse en post opératoire peut être prescrit, au cas par cas, par votre chirurgien.
Complications ?
Elles sont rares :
- Hématome : habituellement traité médicalement, il peut rarement nécessiter une évacuation. L’infection profonde est exceptionnelle. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection.
- L’algodystrophie : phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris, elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles. Une atteinte nerveuse d’un des nerfs de la partie dorsale de l’avant pied (pris dans un tissu fibreux cicatriciel ou exceptionnellement section de celui-ci) est exceptionnelle. Par contre une sensation moindre sur cette partie peut survenir pendant une période transitoire. La prothèse n’étant pas fixée dans l’os, sa luxation peut survenir d’un coté ou de l’autre, pouvant nécessiter une reprise chirurgicale en cas de gêne. La cicatrice peut rester gonflée et sensible pendant plusieurs semaines. La cicatrisation peut être longue à obtenir et nécessiter des soins prolongés. Après 5 à 6 ans, une fracture de contrainte de la prothèse peut survenir. En fonction de la gêne occasionnée, son ablation simple ou son remplacement peuvent être indiqués. Un transfert d’appui sous les articulations adjacentes peut nécessiter l’utilisation de semelle orthopédique pour parfaire le confort.
La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté.
Les résultats à espérer
La prothèse métatarso-phalangienne permet d’obtenir la disparition des douleurs, la reconstitution du capiton plantaire et un chaussage confortable. Les résultats sont obtenus en trois mois.
En résumé
La prothèse métatarso-phalangienne est une intervention justifiée devant une atteinte métatarso-phalangienne majeure, associée à des lésions des parties molles. Elle permet de récupérer à terme un chaussage confortable.