Les complications dans une intervention sont des événements indésirables. Dans la quasi majorité des cas ils relèvent d'aléa thérapeutique. Malgré tous les efforts faits pour les éviter, il existe un taux incompressible de complications qui peuvent survenir après toute intervention chirurgicale. Afin de travailler en toute transparence avec nos patients vous aurez ci-dessous une liste non exhaustive des complications les plus fréquentes. Nous serons cités ici que les plus fréquentes :
Hématome
C’est une collection de sang après la chirurgie. Il nécessite d’être drainé lorsque il est très douloureux ou qu’il crée une souffrance cutanée. Il est rare d’effectuer ce geste.
Infection
Elle est peu fréquente. Elle survient dans moins de 0,5 % des chirurgies. Par contre lorsque l’infection arrive, elle est d’emblée grave. Lorsqu’elle survient elle se traduit par une inflammation, un érythème cutané, des phlyctènes, un écoulement purulent à travers la cicatrice avec un défaut de cicatrisation. Le traitement nécessite obligatoirement une ou plusieurs reprises chirurgicales. Aucun antibiotique ne doit être donné avant la première intervention de reprise, car elle permet de récupérer le germe responsable de l’infection. Les prélèvements faits lors de cette intervention permettront d'adapter l'antibiothérapie au mieux afin d'obtenir une guérison la plus rapide possible. Une antibiothérapie non adaptée parce que les prélèvements auraient été abâtardis par le fait d’avoir donné des antibiotiques à l’aveugle avant les prélèvements chirurgicaux peut faire traîner la guérison. Si on ne veut pas d’infection alors il ne faut pas se faire opérer.
Trouble de cicatrisation cutanée
La peau qui recouvre le pied est fine et il y a peu d’espace entre la surface cutanée et l’os. À certains endroits elle est parfois mal vascularisée. (face externe du talon) La chirurgie représente une agression au niveau de la peau. Dans les suites chirurgicales l’œdème peut est très important et mettre cette peau fragilisées sous tension. La peau peut souffrir. Il peut apparaître à ce moment des phlyctènes, une désunion cutanée, une nécrose de la peau sur les berges de la voie d’abord chirurgicale. Le risque de ces troubles de cicatrisation reste la possibilité d’une aggravation par infection profonde. La plupart du temps ils guérissent en réalisant soit des petites reprises chirurgicale pour enlever les zones de peau nécrosées. Soit avec des traitements locaux, type pansement en cicatrisation dirigée. Lorsque les pansements sont réalisés à la maison par les infirmières diplômées d'État. Toute suspicion par l'infirmière d'une mauvaise évolution du pansement doit faire l’objet d’une vérification pas un des chirurgiens du centre. Il donnera la meilleure marche à suivre pour obtenir la guérison la plus rapide.
Algodystrophie
Il s’agit d’un phénomène réflexe du corps humain aux agressions. La chirurgie est une agression. Parfois les nerfs dans les suites de cette agression deviennent hypersensible et créer des troubles de la sensibilité ainsi que des troubles vasculaires. L’algodystrophie évolue en deux phases. Une première phase « chaude » : Elle se traduit par un œdème autour du site opératoire. Une peau très inflammatoire. Des douleurs régionales non systématisées autour du site opératoire ainsi qu’une sudation de la zone pérée Puis une phase dite « froide » : une aspect cireux , une raideur des articulation, une peau froide. L’algodystrophie est toujours régressive. Le traitement symptomatique pour la contrôler sont peu efficaces. Dans de très rares cas elle peut être très importante et laisser des séquelles.
Phlébite
Il s’agit d’une thrombose avec formation d’un caillot sanguin dans les veines du membre inférieur. Elle survient la plupart du temps après tout type chirurgie. La phlébite peut s’aggraver d’une embolie pulmonaire en détachant un caillot sanguin qui pourrait partir dans les poumons. Pour éviter cette complication une anticoagulation préventive vous sera prescrite pas les anesthésistes après une évaluation du risque de phlébite après l’opération. Lorsqu’elle survient. Il est nécessaire d’en faire le diagnostic de certitude par une échographie Doppler des membres inférieurs. Si elle est avérée. Il faudra poursuivre un traitement anticoagulant pendant une durée minimale de six semaines.
Pseudarthrose
Il s'agit d'une complication qui survient soit lorsque l'on fait une fracture des os soit lorsque l'on veut réaliser des arthrodèses. C’est défaut de consolidation osseuse. Elle est impossible à prévenir. Elle est très rare dans la chirurgie d’avant pied. Dans la chirurgie d’arrière-pied représente environ 10 % de risques de survenue. Lorsqu’elle est douloureuse. Elle nécessite malheureusement une reprise chirurgicale pour obtenir la fusion osseuse.
Raideur articulaire
Après une chirurgie. Une articulation peut s’enraidir. Il sera nécessaire d’entreprendre une kinésithérapie à fin de lutter contre l’enraidissement
Démontage
Lors de la chirugie on utilise du matériel d’ostéosynthèse pour stabiliser le pied que l’on a opéré. Il permet d’effectuer les corrections chirurgicales que l’on vous a expliquées au cours de la consultation. En cas de non-respect des consignes d'immobilisation. Et parfois parce que l'os est de mauvaise qualité. Il peut arriver dans de rares cas qu’il y ait un démontage ou des fractures. Cela peut nécessiter une reprise chirurgicale.
Descellement des prothèses
Les prothèses de chevilles sont du matériel inerte. Elles sont faites de métal. Parfois la prothèse a du mal à s’intégrer à l’os. Il s’agit d’un descellement. Malheureusement dans ce cas elle peut entraîner des dégradations osseuses et des douleurs. Dans ce cas une ablation de la prothèse pourra être indiqué avec remise en place d'une nouvelle prothèse ou arthrodèse de cheville.
Géodes autour des prothèses
Après la mise en place d'une prothèse de cheville. Même après une bonne évolution première. Il peut apparaître quelques années après la première intervention des géodes péri-prothétiques. Elle peut nécessiter la réalisation de greffe osseuse avant la déstabilisation de la prothèse.
Trouble vasculaire
Il s'agit d'une complication extrêmement rare et inhabituelle. Des troubles de vascularisation peuvent être observées après la chirurgie. Ils peuvent conduire à une nécrose des orteils ou du pied, qui peut mener à une amputation. Cette complication peut survenir chez les personnes qui ont des problèmes vasculaires qui seraient liés à un diabète ou à une maladie artérielle. Enfin, une amputation peut être décidé en accord avec le patient dans le cadre d’infection grave que l’on n’arrive pas à guérir.
Cependant il s'agit d'une complication extrêmement rare et inhabituelle dans le cadre de la chirurgie du pied de la cheville. Nous la citons à cause de sa gravité.